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Octobre Rose 

La lutte contre le cancer du sein peut faire l'objet d'un certain nombre de stéréotypes ou de violences de genre.

Rare mais pas impossible

Le cancer du sein peu toucher toute personne ayant des tissus mammaires. Ainsi, les femmes cisgenres ne sont pas les seules concernées ! 

Bien que sous-représentés dans les études et contenus de sensibilisation, les hommes (cisgenres et transgenres) le sont également.

Le cancer du sein touche 1 homme sur 934 (contre 1 femme sur 8). Quant aux hommes transgenres spécifiquement, très peu de statistiques existent.

Sous représentation et différenciation genrée

D'après la cancérologue Barbara Pistilli, "les hommes, eux, ne se sentent pas concernés. les affiches de sensibilisation, les opérations de communication d'Octobre Rose : à aucun moment, ils ne sont mentionnés".

Conséquence : ils sont souvent diagnostiqués plus tard, à un stade plus avancé.

D'ailleurs, le cancer du sein chez les hommes est sous-étudié. Ils sont rarement inclus dans les études cliniques.

Les hommes transgenres aussi concernés

Les hommes trans (Female to Male) et non binaires qui n'ont pas subi de mastectomie semblent être sujets aux mêmes risques de cancer du sein que les femmes cisgenres. Ainsi, il leur est conseillé de se faire dépister au même rythme.

Concernant les hommes trans (FTM) qui ont eu recours à une opération de la poitrine, le risque subsiste, bien que diminué. En effet, du tissu mammaire demeure au terme de l'opération.

Le cancer du sein chez l'homme

Cancer du sein chez l'homme

Le sein, symbole de "féminité" du corps genré

Le sein est souvent considéré comme un symbole de féminité, associé à des rôles que la société attribue aux femmes : érotisme, maternité, …

La philosophe Iris Marion Young (1992, Breasted Experience), affirme que les seins font l’objet du regard masculin, le « male gaze ». Selon elle, ce regard influence l’expérience des femmes quant à leur propre corps. 

Un choix personnel

Le recours à la reconstruction mammaire suite à un cancer du sein est un choix très personnel. D’ailleurs, certaines personnes peuvent ne pas ressentir du tout le besoin de reconstruire leur sein. 

Certaines refusent d’avoir recours à une reconstruction car elles souhaitent accepter leur nouvelle apparence. D’autres, par exemple, ne supportent pas l’idée d’une nouvelle intervention chirurgicale après le difficile chemin parcouru pour lutter contre leur cancer.

Un terrain propice aux stéréotypes

Malheureusement, ce choix est parfois remis en cause par un certain nombre de stéréotypes et d’attentes sociales. En effet, certaines personnes affirment avoir senti une pression sociale les obligeant à y avoir recours. Par exemple : le «devoir» d’avoir un corps de «femme» ou de créer le désir chez leur partenaire.

Il arrive aussi que des idées préconçues influencent des échanges entre médecin et patient. Ainsi, « la volonté de ne pas effectuer de reconstruction est immédiatement associée à une orientation sexuelle, sans considérer les nuances possibles qui caractérisent la relation entre morphologie corporelle et [genre]»*

*Cinzia Greco, « À quel saint sein se vouer ? » : analyser le rôle du sein à travers les traitements chirurgicaux pour le cancer du sein

Diversité des raisons

Les raisons de recourir à la reconstruction mammaire sont très diverses :

  • L'envie de se sentir à l'aise dans son corps

  • Le désir de combler la perte du sein, parfois vécue comme une mutilation

  • La possibilité de porter n’importe quel vêtement sans se soucier de l’apparence du sein

  • La volonté d’effacer ce qui pourrait rappeler des moments traumatiques

Conclusion

Un sentiment d'illégitimité accompagne parfois les patient(e)s dans leur choix de recourir à la reconstruction. Or, c'est un droit reconnu par l'Etat, et l'opération est prise en charge dans le secteur public.

Pour certaines personnes, la reconstruction physique peut accompagner la guérison mentale et psychologique. Pour d’autres, garder sa cicatrice et ne pas reconstruire son sein permet d'en faire une force.

Chaque personne vit son cancer à sa propre façon.

La reconstruction mammaire

Reconstruction mammaire

Impact des stéréotypes sur le dépistage

Aujourd'hui, beaucoup de personnes semblent ne pas être bien sensibilisées aux sujets relatifs à la transidentité. Les stéréotypes et le manque de visibilité et d'informations se font notamment sentir dans les campagnes de sensibilisation au cancer du sein.

Ainsi, une étude menée par l’hôpital St. Michael’s au Canada démontre que les personnes transgenres sont 70 % moins susceptibles de se faire dépister contre le cancer du sein que les femmes cisgenres.

Études ciblées

Le British Medical Journal (BMJ) a publié une étude en 2019, étudiant les risques pour les personnes transgenres de développer un cancer du sein.

 

Extrait choisi et traduit : « Cette étude a montré un risque accru de cancer du sein chez les femmes trans [Male to Female] comparé aux hommes cis, et un risque diminué chez les hommes trans [Female to Male] comparé aux femmes cis. »

Concernant les femmes trans

Concernant les femmes transgenres (assignées homme à la naissance) et sous traitement hormonal :

 

  • Le risque est 46 fois plus élevé que pour un homme cis.

  • Le risque est 3 fois moins élevé que pour une femme cis.

 

L'étude révèle que l'hormonothérapie et l’utilisation de progestatif peuvent être des facteurs de risque de développement d’un cancer du sein.

Concernant les hommes trans

Concernant les hommes transgenres (assignés femme à la naissance) une mastectomie laisse tout de même subsister une partie du tissu mammaire.

 

Ce tissu peut donc potentiellement être susceptible de développer des cellules cancéreuses.

 

Toutefois, le risque d’un cancer du sein chez l'homme trans est moins élevé que pour une femme cis.

Préconisations

Le Centre de santé de Sherbourne à Toronto a publié des préconisations en la matière. Il recommande un dépistage tous les 2 ans (c'est à dire les mêmes lignes directrices que pour les femmes cis) pour :

  • Les femmes trans sous hormonothérapie

  • Les hommes non binaires ou transgenres n’ayant PAS effectué de mastectomie, et n’étant pas sous testostérones

Par ailleurs, il recommande une échographie ou un IRM ciblé (plutôt qu'une mammographie) pour :

  • Les hommes trans ayant subi une mastectomie

  • Toute autre personne ayant subi une mastectomie

 

En effet, eu égard à leur faible quantité de tissu mammaire restant, un examen médical plus poussé est nécessaire pour repérer de potentiels symptômes.

Cancer du sein et transidentité

cancer du sein et transidentité
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